dimanche 21 février 2016

"Sous les vents de Neptune", Fred VARGAS



Encore un polar oui et encore un de Fred VARGAS, le troisième que je lis. Mais ils sont bien ses bouquins, alors pourquoi s'en priver ?

Plus précisément elle est l'auteur d'une dizaine de "rompols", genre littéraire à part entière où la narration est empreinte d'humour et de poésie.

Et c'est vrai que dans "Sous les vents de Neptune", publié en 2004, comme dans ses autres romans, et notamment dans ceux où on retrouve le Commissaire Jean-Baptise Adamsberg comme personnage principal, il y a une sorte de poésie dans la narration. C'est-à-dire que l'auteur ne se contente pas de raconter une enquête, avec moult suspens et fin imprévisible (ce qui n'est déjà pas mal en soi). Non, elle y inclut aussi une vraie psychologie des personnages. En l’occurrence le Commissaire Adamsberg est  un personnage très attachant, dont l'auteur nous fait accéder à toutes les pensées, souvent saugrenues, surprenantes, et parfois drôles. Une très bonne intrigue policière donc, mais aussi de l'humanité et de la poésie. Comme la cerise sur le gâteau.

Et je trouve que c'est particulièrement vrai dans "Sous les vents de Neptune", où on n'apprend beaucoup de choses sur Adamsberg, sa psychologie, sa vie, son passé..., mais aussi d'autres personnages, des collègues surtout, comme Danglard ou Retancourt, pour ne citer qu'eux. Et ce qui rend ce roman-ci particulièrement intéressant je trouve c'est que cette fois Adamsberg n'est pas seulement enquêteur mais aussi suspect. En cavale. Et qu'il doute lui-même de son innocence. Je m'explique.

Au début du roman Adamsberg, en lisant un article dans la presse, croit retrouver la trace d'un meurtrier en série qu'il cherche à coincer, en vain, depuis des années. Celui-ci tue des personnes à l'aide d'un trident. Il en était à une dizaine de meurtres et vient d'en commettre un nouveau. Et si cette affaire tient tant à coeur à Adamsberg c'est parce qu'il pense que c'est ce meurtrier, un ancien juge, Fulgence, dit "le Trident"qui a commis l'assassinat d'une fille dont c'est le propre frère d'Adamsberg, Raphaël, qu'on avait soupçonné à l'époque. Et qui depuis a disparu de la circulation. Il y a des années de cela, alors qu'Adamsberg n'avait que 18 ans. Et depuis il traque cet homme au gré des cadavres retrouvés avec trois trous en ligne.



Bref ce nouveau meurtre perturbe grandement Adamsberg qui relance du coup son enquête. Enquête qu'il avait interrompue des années auparavant en apprenant le décès de Fulgence... Du coup Adamsberg poursuit un mort, un fantôme. Et évidemment personne ne croit à son histoire. 

Au début l'enquête ne décolle pas. On est beaucoup dans les pensées d'Adamsberg, ses doutes, ses états d'âme, et il ne se passe pas grand chose. Lui et son équipe partent par ailleurs au Québec faire un stage sur les empreintes génétiques, et là encore il ne se passe rien de vraiment intéressant, en tout cas rien en rapport avec l'enquête. Semble-t-il.

J'avoue qu'arrivée à la moitié du livre je me suis dit que, par rapport à d'habitude, il y avait plus d'introspection que d'action.

Et puis, tout d'un coup, ça décolle et là le suspens est plus qu'au rendez-vous, on a du mal à lâcher le livre. 

Une fois rentré à Paris, Adamsberg est invité à revenir au Québec. Un meurtre qui correspondrait à son tueur en série aurait eu lieu. Bizarre mais intéressant. Sauf qu'une fois arrivé sur place, Adamsberg se rend compte qu'il est en fait le principal suspect de ce meurtre. Le meurtre d'une fille avec qui il a couché pendant son stage et qui l'encombrait un peu. Et comme Adamsberg s'est pris une cuite un soir et à un trou de mémoire correspondant à une durée de deux heures, tout l'accuse. Et surtout lui même doute.

Néanmoins, grâce à l'aide de sa collaboratrice, Retancourt, il parvient à s'enfuir et retourner en France, où, en cavale et donc sous une fausse identité, il mène l'enquête. Sur son meurtrier au trident, auquel personne ne croit encore, et sur le meurtre qu'il aurait peut-être commis.

Voilà, et là ça devient intéressant et compliqué, mais, Adamsberg, aidé de plusieurs personnes, flics et civils, parvient à prouver que le juge n'est pas mort et qu'il a bien commis tous les meurtres. Bon par contre celui-ci leur échappe. Et, plus complique encore, Adamsberg est innocenté du meurtre de Noella au Quebec. Bien que lui-même en ait douté jusqu'au bout, et nous avec !

Pour résumer donc, un très bon polar. Une intrigue au petits oignons. Une immersion intéressante dans la vie et les pensées du personnage principal, et récurrent, Adamsberg. Et l'intervention intéressante et même indispensable de divers protagonistes.

Ah et mention spéciale pour la façon de parler des Québécois, trop marrant ! 





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