mercredi 24 août 2016

LA MODESTE SATISFACTION (ou survivre à la réalité qui nous rattrape).

On veut toujours plus, plus que ce qu'on a, plus que les autres. On veut toujours grand ; voyager loin, avoir une grande maison, une grosse voiture, plein de sous etc. On veut toujours bien, toujours beau, toujours parfait, toujours qui fait rêver. Et en général, le plus, le grand, le bien, le beau, le parfait, on se l'imagine par comparaison à ce que les autres ont, font, sont. 

Moi, par exemple, il y a quelques années, au début de ma relation amoureuse, je rêvais, comme tout le monde, de devenir propriétaire. D'une maison de préférence. Persuadée que ça me rendrait forcément heureuse. Que ça serait forcément plus beau la vie dans ma maison que dans un appartement que je louais. Mais mon copain lui ne l'entendait pas ainsi et n'étais pas prêt. Au début j'ai cherché à le persuader, j'ai boudé, mal vécu la chose. Puis, bien obligée, j'ai fini par prendre mon mal en patience. Et aujourd'hui, quelques années plus tard, je n'ai moi-même plus aucune envie de devenir propriétaire de ma propre maison, du gros crédit et de toutes les responsabilités qui vont avec. Finalement, j'ai appris à me contenter de ce que j'avais. Certes je ne suis pas propriétaire, certes je n'ai pas de grande maison avec jardin et tout le tralala...MAIS j'ai un logement, correct, ce qui est déjà plus que beaucoup de gens. Il me suffit largement. Et en plus il n'est pas loin de mon travail, je peux y aller à pied. Si un truc pète ce n'est pas pour ma pomme. Et si j'ai envie de changer d'air, un préavis de trois mois et c'est bon. Voilà, tout ça me convient bien, je n'ai pas besoin de faire comme tout le monde, de m'endetter sur 20 ans, de subir bouchons tous les jours et de tondre la pelouse tous les week-ends.

Autre exemple, le travail. Pendant longtemps, je me suis plainte de mon travail qui ne plaisait pas.  Pas intéressant, pas assez bien payé, les patrons chiants etc. Sans pour autant savoir ce que je voulais faire d'autre et surtout sans avoir le courage de me lancer dans autre chose. Jusqu'au jour où, je ne sais pourquoi, j'ai enfin cru trouver ce que je voulais faire, ce qui me rendrait vraiment heureuse. Un métier où je serais indépendante, où je ferais ce que je voudrais, n'aurais personne sur le dos. J'y ai cru pendant quelques mois, envisageant de faire la formation, de me mettre à mon compte et d'envoyer valser mon boulot. Et puis, une fois de plus, la réalité m'a rattrapée. Ou plutôt la peur. Peur de devoir refaire des études (pas données !) et surtout de devoir tout quitter, notamment la sécurité. Car l'indépendance c'est la liberté oui, mais aussi les emmerdes. Aller chercher les contrats, attirer les clients, ne pas savoir ce qu'on gagnera chaque mois. Plus de sécurité financière. Le salariat ce sont des horaires, des patrons et plein d'autres inconvénients, MAIS c'est aussi la sécurité, un salaire fixe tous les mois. Une fois de plus, ce n'est pas donné à tout le monde.  Oui,  je me suis rendue compte que, finalement, c'est déjà pas mal d'avoir un boulot, en CDI, en temps complet, pas si pénible que ça et avec des patrons pas si terribles. En tout cas de nos jours on ne crache pas dessus. Pas moi en tout cas. Il y a sûrement un manque de courage là-dedans, un peu de couardise, mais je l'assume. J'assume aussi d'être une petite employée, avec un petit salaire, mais qui n'a pas de responsabilités, peut faire ses horaires et pas plus, dormir paisiblement la nuit.

Et c'est pareil pour plein d'autres choses, comme vouloir partir en vacances plus loin, avoir un homme plus beau ou que sais-je encore...



Même s'il y a toujours des gens pour avoir plus, pour avoir mieux, il y a aussi plein de gens qui n'ont pas plus que vous et même moins encore. Et que personne n'est à l'abri de tout perdre un jour, que ce soit le boulot, le logement, l'amoureux ou la santé. 

Il est donc temps d'apprécier ce que l'on a, même si ça parait évident ou modeste, de s'en rendre compte tout d'abord et d'éprouver de la gratitude ensuite. Il faut aimer ce qui l'on est, ce que l'on a et ce que l'on vit. Ne pas rêver d'autre chose, ne pas se comparer aux autres. Adopter la modestie et la simplicité, la frugalité même, comme règles de vie.

Pour ma part, j'ai décidé d'aimer ce que j'avais et d'assumer qui je suis (même si c'est parfois difficile). En l’occurrence une fille ordinaire avec une vie banale. Quelqu'un sans talent, sans ambition et surtout sans confiance. Qui ne fera peut-être jamais rien de grand de sa vie. Mais qui a l'essentiel, la vie, la santé, l'amour, un boulot et de quoi vivre confortablement. La sécurité et la simplicité surtout. 

Finalement et si le bonheur c'était juste l'absence de soucis, de malheur, de tragédie ? Une vie simple... 

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